Faire un rapport efficace et utile

• Critical Thinking for Strategic Intelligence 1st Edition by Katherine H. Pherson (Author), Randolph H. Pherson (Author)
• Structured Analytic Techniques for intelligence Analysis
• Dossier sur les Questions intenrantionales de l'INSP et les ouvrages conseillés dedans

Comprendre le client :

J'ai une semaine pour produire mon travail. Ce rapport doit explorer les différentes dimensions que le métaverse implique. Le rapport doit me permettre de comprendre les principales questions d'un point de vue :

-Juridique ; -Technique ; -Éthique ; Ainsi que les acteurs de ce domaine pour me permettre de comprendre au mieux les problématiques auxquelles je serai confronté.

Pour trouver des questions auxquelles répondre, j'utilise les techniques de Who, Where, What, Why, How, When. Les questions que cela apporte sont les suivantes :

Quelles sont les menaces potentielles sur le métaverse ? Sont-elles nouvelles ou est-ce simplement un autre territoire ? -Est-ce que des forces de l'ordre sont déjà présentes sur ce territoire ? Sous quelles formes ? -Qui fait autorité dans ces espaces ? -Quels sont les acteurs principaux de cet écosystème ? Quels pays ? Quelles formes d'acteurs ? -Quelle est la maturité de la technologie ? Depuis quand cela existe-t-il ? Vers quoi cela tend-il ? -Dans quel contexte plus large cela évolue-t-il ? Contexte technologique et contexte juridique et criminel ? -Dans quelles mesures ce domaine est-il lié à la blockchain ? -Quels anonymats cela permet-il ? -Quelles sont les différentes formes possibles du métaverse ? À quel point cela peut-il être localisé ? -Existe-t-il des moments cruciaux pour la mise en place d'un cadre juridique spécifique en France et en Europe ? -Quelles actions les forces de l'ordre opèrent-elles dans les espaces physique et numériques ? RGPD ? -Quelles sont les motivations pour la construction de ces technologies ? -Les questions doivent être pertinentes, actuelles, précisément formulées, actionnables et susceptibles d'être répondues. Ensuite, nous devons filtrer, reformuler et prioriser les questions.

Ainsi, je peux déjà faire une ébauche de la structure du rapport à partir de ces questions fondamentales :

-Qu'est-ce que le métaverse ? -Qu'est-ce que c'est ? Quelles sont ses formes possibles ? -À quel besoin cela répond-il ? -Quelle est la maturité de la technologie ? Quelles sont les principales évolutions et technologies ? -Quels sont les acteurs de cet écosystème ? -Étatiques ? -Scientifiques ? -Communautaires ? -Quels sont les crimes possibles dans le métaverse ? -Classiques ? -Nouveaux ? -Quelles sont les limitations techniques que cet espace implique pour le travail des forces de l'ordre ? -Quels sont les cadres juridiques actuels et les moments clés de leur construction ou modification ? -Est-ce un enjeu de souveraineté ? -Quelles sont les politiques publiques relatives au métaverse actuel en France ? En Europe ?

Comprendre le contexte large :

On va essayer de comprendre ensuite, dans quel environnement ces problématiques évoluent, comprendre les concepts clés pour préparer les recherches plus précises, en gros ce sont des recherches vite fait dans les domaines :

• Sécurité;
• Technologie;
• Economique;
• Militaire;
• Politique;
• Légal;
• Environnemental;
• Social;

La notion de Métaverse recouvre communément 3 pratiques différentes :

• La Réalité Virtuelle, un espace totalement virtuelle,
• La Réalité Mixte, ajout réalité et interaction avec personne autre,( interaction avec monde virtuelle en conscience de son environnement actuel ) ( hologram de ton boss dans ta chambre et discussion sur tes performances)
• La Réalité Augmentée, ajout à la réalité ( filtre snapchat, réalité est un support pour 2D/3D )

Les domaines actuelles et futures de l'utilisation de cette technologie sont plus étendues que simplement le gaming :

• la formation professionnelle
• Assistance à distance
• Réunion en distanciel
• Immobilier
• Fashion
• E-commerce

L'ensemble de ces mondes est potentiellement lié à une forme d'économie de la blockchain, de contrats intelligents. Cela impose une distinction entre deux usages qui changent complètement l'action possible des forces de l'ordre : une évolution d'Internet sous la forme d'un réseau global ou bien un outil hors ligne contrôlé par l'hôte.

Dans le cas où l'on conçoit le métaverse comme un réseau en ligne, la question de l'unicité de la plateforme est encore en suspens, ou bien cela pourrait ressembler à notre utilisation des services de messagerie WhatsApp, Signal, Telegram, Facebook, ... (sur lesquels l'interopérabilité est une question en progrès).

Cela fait partie d'un ensemble de technologies qui se développent actuellement et interagissent entre elles :

• Spatial Web / web3.0
• Blockchain
• IoT
• IPv6

La construction d'un espace qui inclut ces différents points est estimée pouvoir émerger dans les 5 à 10 prochaines années. Toutefois, pour le moment, les applications spécifiques à cet espace sont peu nombreuses et populaires, même si nous pouvons citer Decentraland et Cryptovoxels.

Challenge pour le métaverse au niveau de l'infrastructure, connectivité, latence basse, bcps de donnée donc l'avénement de cette technologie se fera en concert avec la 5G, le Fog Computing, tout en ne négligeant pas la sécurité ...

Les domaines dans lesquels cette technologie pourrait être utiles sont vastes. Toutefois, le gaming semble être le point central et nourrir tout les fantasmes techno-enthousiastes autour desquels gravitent des domaines ayant démontré une certaine compatibilité à ce niveau de maturité technologique tels que la culture, la formation et l'éducation, le design, l'industrie, ... CEs espaces plus restreints représente une plus petite dimension de potentiel danger de par son faible lien avec le réseau, les technologies de paiements mais constitue les acteurs qui tire le tissu économique actuel.

Ainsi un ensemble de pratiques semblent se dessiner concrétement tandis qu'il reste encore des limites qui divisent les avis sur la possible accession à un métaverse réel.

Les recherches plus précises:

Les menaces et les crimes nouveaux :

Blockchain: NFT et les transactions que cela impliquent pourraient être exploiter à des fins criminelles de détournement et autres en fonction de la blockchain support.

Darkverse : un darkweb dans le metaverse, des espaces en dehors de toute loi et qui serait accessibles seulement par permission par token ou localisation. De part les difficultés et les features permettant ce genre d'espace, il est envisageable que ce soit une pratique qui se développe particulièrement.

Fraude financière : On voit se développer une masse importante de e-commerce supporté par ce genre de technologie ou non. Ainsi, le détournement d'actifs, avec la normalisation de l'utilisation de la blockchain et autre technologie de paiement. DE plus, cela crée des espace économique sensible à la manipulation orchestrée par des groupes, (attaque des 51% pour les blockchain basée sur le proof of work), blanchiment d'argent, pump-and-dump, ...

Vie privée : Le monde étant complètement sous le contrôle computationnel, la surveillance y est plus facile que dans le monde réel. De plus, cela replace au centre du débat la question de la souveraineté des données sur un point de vue géographique et géopolitique.En effet, les données traitées pourraient de + en + sensibles, notamment la trace de l'iris qui peut être utilisé pour l'eyes-tracking.

Risque physique : Cette technologie est le pont entre le physique et le virtuel. Ainsi de par sa nature et son interaction avec l'environnement de + en + riche de la smart city et l'IoT pourrait être une porte d'entrée pour des individus malveillants. Ainsi la sécurité des infrastructures relatives à ces services est essentielle.

Quels limites ?

Le métaverse, au sens de connexion de réseau 3D, a besoin d'infrastructure non négligeable pour pouvoir offrir une expérience agréable, conforme à des critères de latence et de rapidité. Ainsi, ses possibilités vont croître avec le développement du Cloud Gaming, du Cloud/Fog Computing, de la 5G. Toutefois, cela annonce un coût écologique important. Pour l'espace économique reposant sur la blockchain, ces infrastructures sont aussi un enjeu géopolitique, économique et environnemental.

Ensuite, la technologie a besoin d'évoluer et de créer ses propres codes. Actuellement, les outils de création sont en grande partie issus de transferts technologiques et ne sont pas spécifiquement créés pour cet usage. L'expérience utilisateur est désagréable pour certains utilisateurs en raison du manque de résolution graphique, du motion sickness, ... Pour cela, la recherche de nombreux domaines doit s'intéresser à ce sujet.

Pour connecter différents réseaux 3D divers, cela nécessite une forte interopérabilité, faute de quoi la pérennité du projet diminue.

L'éco-système :

Les technologies immersives sont plutôt bien développées au sein du tissu économique français, notamment chez Ubisoft, Dassault Systems ou Ledger. Les start-up contribuent également à nourrir l'innovation relative à l'immersion mais aussi aux technologies de la blockchain. Toutefois, ces créateurs du futur métaverse doivent articuler leurs produits et innovations avec les acteurs mondiaux déjà présents. Pour le moment, au niveau des entreprises, Meta, Nvidia et Unity sont incontournables, mais des plateformes telles que The Sandbox, Roblox et Decentraland concentrent les early-adopters de l'immersion, tandis que Metamask s'impose comme l'acteur rendant les blockchains plus accessibles. Concernant les grandes entreprises, nous avons pu observer à la fois de gros investissements comme Meta et des désengagements importants comme Disney. Il semble évident que ce monde est grandement dépendant des tendances technologiques tant qu'il n'offre pas de preuve de concept solide. L'Apple Vision Pro a récemment apporté un souffle nouveau dans ce domaine en mettant l'accent sur la réalité mixte.

Politique publique :

Ainsi, la France et l'Europe ont la volonté de développer leurs acteurs de ce milieu afin de diminuer la dépendance que nous avons vis-à-vis des GAFAM pour qui cette technologie est une opportunité de renforcer leur position en challengeant les États-Nations. Cela passe notamment par le fait de miser sur les utilisations possibles avec la maturité actuelle de la technologie et donc l'aspect culturel que cela peut apporter. Pour penser cette souveraineté culturelle, il devient nécessaire de penser aussi aux défis technologiques liés notamment à la souveraineté et au leadership législatif propre à l'Europe.

Interpol s'est intéressé avant certains acteurs nationaux à la présence des forces de l'ordre sur le métaverse. Cette présence ne sera possible qu'avec la coopération des agents privés.

Toutefois, cette technologie qui vend du rêve vient avec son lot de cauchemars, notamment son impact environnemental. Ainsi, un axe de développement de ces technologies de l'immersion et de la blockchain est de s'inscrire dans une certaine sobriété énergétique, un vrai défi.

Les questions relatives à l'accessibilité de cette technologie, nouvelle espace numérique, se pose pour ne pas répéter les travers desquelles nous sommes témoins sur le web2.0. De plus, le modèle économique que ces technologies pourraient nous faire peur. En effet, nous vivons dans un monde capitaliste qui contrôle notre espace, le métaverse constitue une nouvelle opportunité de pénétration de notre être, voir L'Âge du capitalisme de surveillance et Surveiller et punir. Naissance de la prison.

Donc quoi ?

Par conséquent, la politique publique joue un rôle central dans l'orientation de la recherche nécessaire au développement de ce métaverse. Comme nous le voyons avec les IA, le cadre législatif est en retard par rapport aux technologies développées. Toutefois, son rôle est essentiel pour aborder les problèmes et les menaces que nous avons mentionnés. Et comme pour l'IA, cette construction se fera pour la France avec l'Europe. Ainsi, les textes fondamentaux du numérique devront être adaptés à l'arrivée de ce nouvel acteur, notamment le RGPD, le DSA et le DMA. Car les données traitées sont considérées comme sensibles et le traitement de ces données pourrait constituer un véritable danger pour les utilisateurs.

Et comme pour les plateformes web 2.0, la modération est un point essentiel pour assurer un espace sûr. Cela pose la question de la présence des forces de l'ordre au sein de ces espaces et de leur forme. Ainsi, cet espace interroge l'identité car il peut prendre des formes diverses en fonction de l'usage et des limitations.

Une justice dans le métaverse s'imagine peu à peu toutefois elle est confrontée à certaines difficultés :

• La nature des preuves à récolter, en effet quelles données sont suffisantes, quelles données pourront être conservées sans porter atteinte à nos libertés. Car en effet, le monde étant virtuel dans ce cas le dilemme entre tout récolter pour la justice possible ou bien ne rien conserver pour protéger la vie privée. Ce dilemme est fondamentales dans ce genre d'espace.
• Quels outils pour enquêter ? Quels pratiques sont possibles ?

Actuellement, les outils d'analyse forensic relative à ces espaces sont détenus par firme américaine desquels nous dépendons fortement.

Quelles fonctions dans la formations du personnel ? La valeur pédagogique de ce genre de technologie semble évident de part sa capacité de mise en situation sans mise en danger, mais comment on fait nous alors ? Dans la présence des forces de l'ordre dans le cyberespace, il y a aussi un enjeu de proximité et accessibilité avec certaines populations et notamment dans cet espace du métaverse.

Concernant les monnaies digitales de banque centrale, leur existence est un compromis entre les avantages d'efficience, de fonctionnalités toutefois leur principe même est en contradiction avec l'idéologie sous jacente à la Blockchain. Mais j'ai découvert qu'on étais pas obligé d'être maximaliste cryptomonnaies ou minimalistes, ainsi il ne tient qu'à nous de créer et d'améliorer cette innovation disruptive pour ne pas disrupter mais pas trop.